INFORMATION : Sur cette page, j’élabore au fil du temps un lexique d’une centaine de mots nouveaux et/ou émergents et/ou naissants et/ou en vogue. Parfois se glisse un mot tendance :))).
ANOMIE : Situation dans laquelle les règles et les normes sociales sont absentes ou affaiblies, entraînant un sentiment de désorientation et de manque de repères. Bien que souvent associée à une insuffisance de cohésion sociale, l’anomie peut également être créatrice. Par exemple, un groupe de naufragés sur une île déserte, et donc en état d’anomie, pourrait développer des liens basés sur l’entraide, la créativité et la survie, sans les contraintes habituelles de la société que nous connaissons. En résumé, l’anomie consiste en un manque de règles.
ARTÉFACT (un) : Lors de fouilles archéologiques, on distingue deux catégories d’éléments. D’une part, les objets fabriqués par l’homme, appelés artefacts (pierres taillées, os gravés, céramiques, objets en métal, bijoux et pièces de monnaie), qui contribuent à éclairer notre compréhension du passé. D’autre part, les éléments biologiques tels que la terre, les ossements, la végétation, les pollens et les sédiments lacustres et marins qui nous permettent de reconstituer l’environnement d’époque. Dans un sens plus général, un artéfact désigne tout objet ou phénomène résultant d’une intervention humaine intentionnelle ou accidentelle. Par exemple, en médecine, une anomalie de radiographie ou de scanner due à un mouvement inattendu du patient est un artéfact. En somme, le terme artéfact englobe tout ce qui porte la marque de l’intervention humaine, qu’il s’agisse d’objets matériels, de phénomènes visuels ou de manifestations culturelles. En résumé, c’est un objet ou phénomène résultant d’une intervention humaine intentionnelle ou pas.
ATTITUDES SOCIALES (les) : En même temps que le phénomène millénial se confirmait, nos attitudes sociales se sont assouplies. Exemples : au travail comme ailleurs, on se tutoie plus facilement ; des mots d’argot en vigueur chez les djeun’s ont gagné les diverses strates de la société ; on bouge, change, déménage, s’unit, se sépare plus vite ; on s’adresse aux puissants avec les mots de tous les jours. À l’inverse, les incivilités augmentent, la politesse se dégrade et la facilité de communication sur les réseaux sociaux peut donner lieu à des débordements. En résumé, les attitudes sociales recouvrent la façon dont nous nous comportons en société.
BURNOUT (le) : État d’épuisement émotionnel, mental et physique causé par un fort stress prolongé. Le burnout se caractérise par trois dimensions principales : l’épuisement, la baisse d’intérêt pour le travail et un sentiment de perte de capacité professionnelle. Les cadres intermédiaires et agents de maîtrise ont un rôle important à jouer dans la prévention du burnout. Ces derniers, en permanence sur le terrain, savent jauger le stress chez les salariés, analyser leur besoin d’aide et commencer à leur apporter un soutien. Les techniques de gestion de projet, de réingénierie et d’autonomisation maladroitement, voire brutalement mise en place dans le monde du travail depuis les années 90, ont accentué le phénomène. Ce fut dramatiquement le cas chez France Télécom (devenu depuis Orange), avec l’initiative « Time to move » qui a occasionné 39 victimes recensées par le Parquet en 2008 – 2009. En résumé, le burnout est un épuisement émotionnel, mental et physique, causé par un stress important.
BROMANCE (une / la) : Ce terme désigne une forte relation affective qui peut s’instaurer, entre deux ou plusieurs hommes, avec un niveau émotionnel élevé et d’importantes démonstrations d'intimité, mais sans composante sexuelle. Bromance est un mot formé par l’association de « brother » (frère) et de« romance » (idylle au-delà de la simple amitié). L’histoire ne manque pas de démonstrations d’affection entre hommes. Par exemples, dans la Bible, David et Jonathan partagent une telle relation. Autre exemple, au Moyen Âge, Ami et Amile, acteurs d’un roman français de chevalerie, sont également l’objet d’une étroite proximité masculine, sans homosexualité. Ce n’est qu’au XXe siècle qu’une forte compagnie masculine est devenue « suspecte d’homosexualité ». En résumé, la bromance est une relation affective, une amitié virile sans composante sexuelle, entre deux ou plusieurs hommes.
CHARGE MENTALE : Ensemble des préoccupations, des tâches et des responsabilités que l'on doit gérer au quotidien. Elle englobe toutes les pensées et les efforts cognitifs nécessaires pour organiser, planifier et exécuter des tâches, que ce soit au travail ou à la maison. La charge mentale inclut également la gestion des imprévus, la prise de décisions, et la coordination des différentes activités et obligations. Elle peut être influencée par des facteurs personnels, professionnels et sociaux, et peut varier en intensité selon les périodes de la vie. Une charge mentale élevée peut entraîner du stress, de l'épuisement et des difficultés à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Tout événement, du plus élémentaire comme écrire une liste de courses, au plus éprouvant comme le décès d’un proche, contribue à la charge mentale. Qu'il s'agisse de décisions éphémères, comme aller au cinéma, ou de choix de vie importants, comme divorcer, chaque expérience ajoute à notre charge mentale. Les événements heureux, comme planifier des vacances, ou malheureux, comme organiser des funérailles, contribuent également à cette charge. En résumé, la charge mentale recouvre l’ensemble des préoccupations et tâches quotidiennes, influencées par divers facteurs, pouvant entraîner stress et épuisement.
COMPERSION (la) : Ce mot a émergé au sein de l’utopique communauté hippie de San Francisco dans les années 1970. La compersion désigne le sentiment que l’on peut éprouver en se réjouissant du bonheur ou de la réussite d’autrui. Alors que compersif, l’adjectif lié à ce concept, décrit quelqu’un qui manifeste cette joie envers les autres. Le mot compersion lui-même est un néologisme formé de « com » (avec /ensemble) et « persion » (dérivé de persuasion). Ainsi, la compersion exprime l’idée de partager la joie et le bonheur. C’est une belle expression d’empathie et d’altruisme qui, malgré ses origines peace and love, ne se limite pas aux couples polyamoureux puisqu’il est à la portée de chacun d’entre nous de cultiver cette faculté sociale. Imaginez par exemple, lorsque votre chat est monté sur les genoux de votre meilleure amie et qu’elle prenait plaisir à le caresser, vous avez certainement ressenti du bien-être et de la joie. C’est cela la compersion. En résumé, c’est le sentiment que l’on éprouve en se réjouissant du bonheur ou de la réussite d’autrui.
COMPLIQUE / COMPLEXE : Un système compliqué, bien que difficile à construire, reste relativement statique et ne change pas de lui-même. Prenons l’exemple de la navette spatiale, un appareil extrêmement compliqué : fusée au lancement, engin spatial en orbite et avion à l’atterrissage. C’est un véhicule dont le fonctionnement, le pilotage et l’entretien sont très compliqués à tous points de vue par sa conception même, mais il est reproductible à l’identique. En revanche, un système complexe est naturellement constitué de plusieurs éléments interconnectés qui évoluent entre eux. Les interactions au sein d’un système complexe entraînent une évolution autonome, donnant l’impression d’un assemblage vivant, bien qu’il ne le soit pas biologiquement. Ainsi, la complexité ajoute au compliqué des aspects qui le rapprochent du vivant, rendant beaucoup plus difficile l’appréhension d’ensemble. En résumé, un système compliqué est statique, tandis qu’un système complexe évolue de manière autonome, semblable à un organisme vivant. Exemples, Une montre mécanique est compliquée ;Un écosystème forestier est complexe.
CONSCIENTISATION : La conscientisation est une forme de sensibilisation. Elle vise à éveiller la conscience d’une personne sur son environnement matériel et social, ce qui généralement participe à sa motivation. En comprenant mieux la réalité qu’ils vivent, les individus sont souvent plus engagés et motivés à agir de manière informée et proactive. En pédagogie, c’est la phase de motivation qui souligne la réalité matérielle et sociale de l’apprenant afin de l’impliquer davantage et d’améliorer son apprentissage. La conscientisation s’utilise dans de nombreux autres domaines. En santé publique, elle sert à sensibiliser les populations à la prévention des maladies et aux dangers du tabagisme. Dans le domaine environnemental, la conscientisation informe sur le changement climatique et les pratiques durables. En justice sociale, elle éveille les consciences sur les inégalités sociales et les droits de l’homme. Certains jeux vidéo sont conçus pour sensibiliser aux problématiques sociales ou environnementales. Enfin, la conscientisation s’utilise pour promouvoir une citoyenneté active et informée. En résumé, la conscientisation a pour objet d’éveiller la conscience d’une personne pour qu’elle comprenne mieux son environnement et agisse de manière plus informée et engagée.
COVIDÉ : Terme désignant une personne atteinte de la COVID-19. Il peut être utilisé comme adjectif ou nom pour qualifier quelqu'un qui a été infecté par le virus SARS-CoV-2. On peut dire, Un patient covidé pour désigner une personne contaminée par la COVID. Il peut paraitre curieux de se mettre à parler de Covidé au moment où il est devenu assez rare de parler de cancéreux, tuberculeux ou mongolien (!?). En faits, Covidé est devenu courant pendant la pandémie de COVID-19 (XII 2019 à V 2023), pour désigner les personnes atteintes du virus. En revanche, les termes cancéreux, tuberculeux et mongolien sont moins utilisés aujourd'hui. Le terme mongolien, allant jusqu’à être considéré comme offensant, il est remplacé par, personne atteinte de trisomie 21. En résumé, Covidé désigne une personne atteinte de la Covid.
DÊSISTANCE (la) : Ce mot n’est pas au sens propre nouveau mais plutôt d’une grande (et belle !) actualité. Il s’agit du processus par lequel une personne cesse de commettre des actes délictueux ou criminels. Ce terme est souvent utilisé dans le domaine de la criminologie et de la justice pénale pour décrire le cheminement d'un individu vers la réinsertion et l'abandon de comportements délinquants. La désistance peut être soutenue par des programmes de réhabilitation, de probation, et par le soutien social et familial. En résumé, processus par lequel une personne cesse des actes criminels, souvent soutenu par réhabilitation et soutien social.
DURER OU PERDURER ? : Alors que « durer »signifie simplement « avoir une certaine durée » ou « se maintenir dans le temps, par exemple « La séance a duré deux heures », « perdurer »implique, lui, une notion de continuité malgré des obstacles ou des difficultés. Par exemple, « Le repas de Noël en famille a duré près de trois heures, on peut dire que chez nous, la tradition perdure ». Le mot « perdurer »nous vient du latin « perdu rare » qui signifie « durer longtemps ». Ce verbe se compose du préfixe « per » qui indique l’intensité et du verbe « du rare » qui signifie « durer ». On voit ici que le mot « perdurer »n’a rien de nouveau. Mais, à l’instar d’autres mots comme complexe, essentialiser ou problématique (voir ces mots), perdurer est quelquefois employé à mauvais escient. Un premier exemple le montre « La réunion a perduré deux heures », un second exemple le confirme, Le film a perduré trois heures. Dans les deux exemples, durer serait plus approprié. C’est que, « perdurer » suggère une durée excessive ou une résistance à des difficultés, ce qui ne s’applique pas forcément à cette réunion, ni à ce film. En résumé, « Durer »signifie simplement « avoir une certaine durée », tandis que « perdurer »implique une continuité malgré des obstacles ou des difficultés.
ÉCOANXIÊTÉ : Le terme écoanxiété a été inventé en 1996 par la médecin-chercheuse belgo-canadienne Véronique Lapaige. Il associe les mots écologie et anxiété pour décrire cette forme spécifique d'anxiété liée aux crises environnementales. Ce terme désigne une forme d’anxiété liée à un sentiment d’impuissance face aux problématiques environnementales contemporaines, telles que le changement climatique, la destruction des écosystèmes et la pollution. Les personnes souffrant d'écoanxiété ressentent souvent une profonde inquiétude et une détresse émotionnelle face à la dégradation de l'environnement et à l'inaction qu’ils estiment coupable des gouvernements et des sociétés. En résumé, ce terme décrit l'anxiété que l’on peut éprouver face à la multiplication des crises environnementales comme le changement climatique, les inondations, incendies et autres destructions, pollutions et disparitions.
EMPOWERMENT (subsidiarité) : Néologisme qui tient son radical dans le mot power (pouvoir) auquel il adjoint implicitement les notions d’autorité et de puissance. L’empowerment recouvre l’ensemble des actes managériaux utiles à faire monter en puissance les collaborateurs, de façon à ce qu’ils se sentent autorisés et aient tout pouvoir de répondre aux besoins et attentes des clients. En d’autres termes, chaque salarié s’approprie son travail, agit et décide au niveau qui est le sien. L’équivalent en français pourrait être subsidiarité. L’empowerment repose sur trois piliers : vision, autonomie et appropriation. Il s’agit somme toute de la totale prise en main par le salarié de sa propre destinée professionnelle et de celle des produits ou services dont il est en charge dans un contexte donné. En résumé, l’empowerment incite chaque salarié à se comporter tel un mini-entrepreneur, tout en respectant le règlement intérieur et les autres obligations, ce qui peut poser un problème (!?).
ESSENTIALISER: C’est réduire un individu ou une entité à un unique aspect ou caractéristique, souvent en négligeant sa complexité (voir Complexe / Complexité) intrinsèque. Essentialiser consiste à adopter une perspective essentialiste en concevant de manière réductrice la complexité d'un sujet ou d'un phénomène, c’est-à-dire en réduisant cette complexité à ses seuls aspects jugés fondamentaux. En résumé, essentialiser consiste à ne retenir que l’essentiel, le fondamental d’un sujet ou phénomène donné.
FRUGALISME (le) : Mode de vie qui consiste à réduire ses dépenses et épargner pour pouvoir, après quelque temps, travailler moins, et mieux profiter de la vie. Le frugalisme vise également à une meilleure liberté financière et à se détacher du rapport habituel à l’argent. Ce mode de vie aide à s’affranchir de la société de consommation et de la trace, souvent néfaste pour l’environnement, qui prône un dur labeur et la surconsommation. Pour pratiquer le frugalisme, il est nécessaire de diminuer le poids des normes sociales et la pression de la consommation. En termes de sociologie des organisations, de fonctionnement de nos sociétés et de notre propre fonctionnement, le frugalisme consiste en une rupture, un changement profond. Il peut alors se résumer en trois mots : moins, mais mieux. Le frugalisme consiste en ce que nous désirons tous plus ou moins, quelquefois sans trop le savoir nous-mêmes, par exemple, Travailler moins, mais mieux ; communiquer moins, mais mieux. Changer, penser, apprendre moins, mais mieux. Réfléchir, ressentir, exprimer, s’exprimer moins, mais mieux. En résumé, le frugalisme consiste à se sécuriser pour ensuite vivre et travailler plus sereinement.
GENRE (THÉORIE DU) : Doctrine souvent controversée postulant qu’il n’existe pas seulement des hommes et des femmes, mais des personnes qui peuvent être homme, femme, moitié homme et moitié femme, ou un pourcentage variable de chaque. La Théorie du Genre remet en question la vision binaire traditionnelle qui sépare strictement les individus en deux catégories distinctes, homme et femme. Selon cette théorie, chaque homme possède une part de féminité et vice-versa. Elle suggère (avec, il faut le dire, des allures non négligeables de syllogisme) que le genre n’est pas seulement une question de biologie, mais aussi de société, de culture et d’identité. Certains ont tenté d’exprimer cela mathématiquement avec l’équation %X + %Y = 100%, où X est le pourcentage d’identification masculine et Y celui d’identification féminine, variant de 1% à 99%. Cependant, cette simplification ne prend pas en compte la complexité et la controverse entourant le sujet. En résumé, Doctrine souvent controversée postulant qu’il n’existe pas seulement des hommes et des femmes, mais des personnes qui peuvent être hommes, femme, moitié homme et moitié femme, ou un pourcentage variable de chaque.
GENTRIFICATION: La gentrification est un processus urbain suivant lequel le quartier d’une ville voit sa population changer au profit de classes sociales plus favorisées. Ce phénomène se produit souvent lorsque des personnes plus aisées s’installent dans des quartiers historiquement occupés par des populations plus modestes. Cela entraîne généralement une augmentation des prix de l’immobilier, qui pousse les habitants d’origine à partir. La gentrification peut avoir des effets positifs, comme la revitalisation économique et l’amélioration des infrastructures. En résumé, la gentrification est le remplacement de populations modestes par des classes plus aisées, augmentant les prix de l’immobilier.
GREENWASHING (le) : Utilisation fallacieuse d’arguments faisant état de bonnes pratiques écologiques dans des opérations de marketing ou de communication. Le dictionnaire déconseille cet anglicisme, lui préférant les équivalents français comme, écoblanchiment ; blanchiment vert ; verdissement de façade. En résumé, le greenwashing est l'utilisation trompeuse d'arguments écologiques dans le marketing ou la communication publicitaire.
GYROPODISTE : Utilisateur d'un gyropode, c’est-à-dire un véhicule électrique à une seule roue ou à deux roues parallèles. Les gyropodistes utilisent ces véhicules pour divers déplacements, que ce soit pour le trajet domicile-travail, les loisirs ou les visites touristiques. Les gyropodes sont appréciés pour leur maniabilité, leur facilité d'utilisation et leur capacité à se déplacer dans des espaces urbains encombrés. Ils sont également une alternative écologique aux moyens de transport traditionnels. En résumé, un gyropodiste utilise un gyropode, véhicule électrique maniable et écologique, pour divers déplacements urbains.
INFÉRENCE : Processus par lequel on tire une conclusion à partir d’une ou plusieurs prémisses. L’inférence peut être déductive (si les prémisses sont vraies, la conclusion l’est aussi) ou inductive (la conclusion est probable mais pas certaine). EXEMPLE d’inférence basée sur l’observation. Observation 1 : Le ciel est couvert de nuages noirs. Observation 2 : La température a baissé rapidement. Inférence : Il va probablement pleuvoir bientôt. ATTENTION. Ne pas confondre inférence et syllogisme. (Voir le mot, syllogisme).
INFODÉMIE : Mot fusionnant information et épidémie. L’infodémie désigne la propagation rapide et large d'un mélange d'informations exactes et inexactes sur un sujet, souvent lié à une crise sanitaire comme une épidémie. Cette surabondance d'informations, vraies ou fausses, rend difficile l'obtention d'informations essentielles et fiables. Le terme a gagné en popularité pendant la pandémie de COVID-19, où les réseaux sociaux et les médias ont joué un rôle majeur dans la diffusion de rumeurs et de fausses informations. En résumé, propagation rapide d'informations, vraies ou fausses, souvent liée à une crise sanitaire.
MENTRIFICATION (la) : Le mot Mentrification est un néologisme né récemment sur Internet. Il fait référence à l’Effet Matilda, du nom de l’auteure américaine féministe, Matilda J. Cage, qui dénonça la première la tendance des hommes à s’attribuer abusivement les inventions scientifiques de femmes. Mentrification est aussi un clin d’œil au concept de Gentrification qui, lui, décrit l’embourgeoisement des quartiers populaires des villes. Dans un article du journal britannique The Guardian, la journaliste Van Badham soulignait que malgré des contributions souvent significatives, les noms de femmes sont oubliés. Van, va jusqu’à avancer « Le rôle des femmes dans l'histoire a été dissimulé derrière des phallus ». En résumé, la Mentrification met en lumière à quel point les contributions des femmes à divers domaines scientifiques ont été effacées ou minimisées dans l’Histoire.
MÉMOIRE (DE FORME) : La principale différence entre la résilience (voir ce mot) et la mémoire de forme réside dans le temps de récupération. Le terme « mémoire de forme » est souvent utilisé dans un contexte commercial pour décrire des produits comme les matelas et les oreillers, alors que le mot résilience est plus connoté techniquement. La mémoire de forme nécessite un retour lent à la forme initiale, tandis que la résilience implique un retour rapide. Les matériaux résilients, comme le latex, reprennent rapidement leur forme initiale après compression, alors que les matériaux à mémoire de forme, comme la mousse viscoélastique, prennent plus de temps pour revenir à leur état original. Généralement, un matériau à mémoire de forme nécessite environ trois fois plus de temps qu’un matériau résilient. Cependant, ce ratio peut varier en fonction des matériaux et des conditions d’utilisation. En résumé, la mémoire de forme est un terme commercial pour des produits comme les matelas, impliquant un retour lent à la forme initiale. La résilience, terme technique,désigne un retour rapide. La mémoire de forme prend environ trois fois plus de temps que la résilience.
MILLÉNIAL : Les Millennials, également appelés Génération Y, Digital natives ou Net génération, désignent les personnes nées entre 1980 et 2000. Leurs habitudes et comportements varient en fonction de leur contexte géographique, économique et politique, mais se distinguent souvent de ceux de leurs aînés, notamment en matière de numérique et de consommation. Cette génération, mobile et connectée, privilégie la créativité à l’ancienneté. Plus tolérants et ouverts que leurs prédécesseurs, ces jeunes, souvent individualistes, aspirent à une progression professionnelle rapide. Leurs centres d’intérêt incluent la santé mentale et physique, des congés flexibles, l’autonomie au travail et la formation continue. Certains envisagent de travaillermoins et mieux profiter de la vie, adoptant dès lors des pratiques de frugalisme (voir ce mot). Alors que d’autres, parmi ceux des Millennials qui se savent déjà héritiers, envisagent étonnamment de se contenter de vivre de leurs futures rentes. Bon nombre de Millennials tiennent les générations précédentes pour responsables de leurs problèmes. En tant que « boomer » et auteur de ce lexique, je dois admettre une bonne dose de vérité dans cette perception.
Les Millennials devront faire face à des défis tels que les crises sanitaires, le changement climatique, la précarité, la surpopulation, les migrations et la gestion de l’eau. Il est crucial pour les entreprises et les gouvernements de prendre en compte leurs attentes.En résumé, cette génération se caractérise par des attitudes et des comportements distincts adoptés plus ou moins par les personnes nées entre 1980 et 2000.
OSTRACISER : Terme qui décrit l’action de rejeter ou exclure, volontairement ou pas, des personnes, des idées ou objets. Ce processus peut avoir des conséquences significatives sur la vie et le bien-être de la personne mise en marge, ignoré ou exclu. Lorsqu’une idée est ostracisée, elle est rejetée ou ignorée par une majorité de personnes ou par une communauté. Par exemple, certaines idées politiques, religieuses ou sociales peuvent être ostracisées si elles sont considérées comme controversées ou inacceptables par la société. Dans le contexte de la cancel culture (culture de l’ostracisme), certaines opinions ou idées exprimées en ligne peuvent être ostracisées, entraînant des conséquences pour ceux qui les défendent. Les objets, les produits ou les marques ostracisés sont alors boycottés en raison de leurs pratiques commerciales ou de leur impact environnemental ou de leur association avec des valeurs controversées. Les statues, monuments ou œuvres d’art peuvent également être ostracisés pour leur symbolisme. En résumé, ostraciser c’est mettre à l’écart une personne, une idée ou un objet.
OUKASE : Le mot oukase a récemment gagné en popularité. Il provient de l’ancien russe et signifie décret. Historiquement, il était utilisé pour désigner les édits impériaux en Russie.De nos jours, oukase est parfois employé de manière plus générale pour évoquer des décisions autoritaires ou des décrets officiels. La richesse de la langue réside dans sa capacité à évoluer et à s’adapter, et l’utilisation de mots moins courants comme oukase peut ajouter de la couleur et de la nuance à notre expression. En résumé, un oukase consiste en une décision autoritaire.
PARADIGME : Pour le dire en des termes simplissimes, un paradigme est une pensée, une idée que l’on se fait du monde et des gens, couramment admise et partagée avec d’autres. Le mot paradigme a été très largement utilisé au début des années 2000. On parlait de « Nouveau Paradigme » ou de « Changer de Paradigme », quelquefois sans trop savoir soi-même ce que l’on disait. Dans ce contexte, le terme paradigme peut être considéré comme un mot prestigieux visant plus à intimider l’interlocuteur ou à valoriser artificiellement une argumentation ou encore à donner un aspect fortement novateur à un projet, qu’à se faire comprendre. Ceci, à l’instar d’autres mots comme « perdurer »,« essentialiser » ou « problématique » (voir ces mots). En résumé, paradigme se dit à propos d’une pensée, idée, d’une façon de voir les choses que l’on se fait du monde et des gens, couramment admise et partagée avec d’autres.
PERDURER : (voir durer)
PRATICITÉ (la) : Dérivé du mot français, pratique, assortit du suffixe, ité. Toute chose qui a la propriété d'être adapté à une utilisation particulière ; toute chose qui est particulièrement commode pour effectuer une action donnée. Par exemple, la praticité d'une application qui se mesure à sa simplicité d’utilisation et à l’efficacité de ses fonctionnalités. En résumé, la praticité désigne l'adaptation et la commodité d'une chose pour une utilisation particulière, comme une application simple.
PROBLEMATIQUE: (voir problème)
PROBLEME OU PROBLEMATIQUE ? : Une problématique se compose de plusieurs problèmes ou sous-questions qui sont liés par un sujet, une pensée, un thème commun. Par exemple, la problématique de l’emploi comprend : la formation, le chômage, la retraite, les conditions de travail, la sécurité, la politique salariale, l’évolution de carrière… Une problématique est une interrogation globale, généralement plus complexe (voir, Complexe / Complexité) qu’un (seul) problème. À l’inverse, un problème pose une seule difficulté à résoudre, soit sur le plan théorique, soit sur le plan pratique. Par exemple, le réchauffement climatique est un problème affectant la planète entière. La différence entre problème et problématique est donc question d’envergure. En résumé, une problématique comporte plusieurs problèmes.
PROCRASTINER : D’après Wikipédia, procrastiner vient du latin « pro » (en avant) et « Crastinus » (du lendemain). La procrastination caractérise une tendance à remettre systématiquement à plus tard des actions, qu’elles soient ou non limitées à un domaine précis de la vie quotidienne. Le «retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate. Ce mot, archétype du mot à la mode, n’a rien de nouveau, son origine en atteste. La procrastination peut avoir des conséquences négatives sur la productivité, la gestion du temps et le bien-être mental. Les procrastinateurs peuvent éprouver du stress, de la culpabilité et une baisse de l’estime de soi en raison de leur incapacité à accomplir des tâches en temps voulu. En résumé, la procrastination est la tendance à remettre systématiquement à plus tard des actions nécessaires.
PROMPT (un) : L’adjectif Prompt, synonyme de rapide, existe depuis le XVIe siècle. Cependant, le nom masculin Prompt n’est apparu qu’avec l’émergence de l’intelligence artificielle. C’est donc vers le début des années quatre-vingt-dix que le nom masculin Prompt a commencé à désigner une requête (demande) ou une instruction (commande) en langage naturel adressée à une intelligence artificielle générative. Ce terme est couramment utilisé dans le domaine de l’IA conversationnelle et du traitement du langage naturel. La formulation d’un Prompt sert de point de départ pour générer une réponse ou accomplir une tâche spécifique. Le nom masculin Prompt connaît une diffusion massive depuis 2023 avec l’essor de ChatGPT : plus le Prompt de l’humain est précis, meilleure est la réponse de la machine. En résumé, désignation d'une requête (demande) ou d'une instruction (commande) formulée, en langage naturel, envers une intelligence artificielle générative.
PROXÉMIQUE (la) : Le terme proxémique a été inventé par l’anthropologue américain Edward T. Hall en 1963. C’est la science qui étudie l’utilisation et l’organisation signifiante de l’espace dans les relations entre les êtres animés. Le constat est que, chaque individu maintient autour de lui un espace de sécurité où il n’accepte pas l’intrusion d’autrui, sauf s’il s’agit d’un proche ou d’un allié. Cette distance varie selon les espèces, les cultures, les situations et les personnalités. Les spécialistes distinguent quatre types de distance : intime, personnelle, sociale et publique. De nombreuses études et observations ont depuis longtemps déterminé qu’en France, la distance intime est de 15 à 45 cm, celle personnelle de 45 à 120 cm. Alors que la distance sociale est de l’ordre d’un mètre vingt et celle publique de plusieurs mètres. C’est le cas d’un orateur qui a pour habitude de se tenir à une distance publique de son auditoire pour affirmer son autorité et sa crédibilité. La proxémique permet donc d’analyser comment les individus se positionnent et communiquent dans l’espace. Ses applications sont nombreuses, par exemple la disposition des tables qui induit dans un sens ou un autre le comportement d’une salle de classe. On pourrait aussi étudier comment la proxémique influence la perception, l’émotion, la persuasion, la coopération, le conflit. En résumé, utilisation signifiante de l’espace par les êtres animés et des significations qui s’en dégagent.
RÉSILIENCE (la) : À l’origine, ce terme caractérise l’énergie absorbée par un corps lors d’une déformation. On parle alors de Résilience des matériaux, en distinguant ceux capables d’une seule déformation temporaire, de ceux plus fragiles susceptibles de casser. C’est dans les années quarante, que la psychologie s’est emparée du mot Résilience, lui conférant un sens nouveau : l’aptitude d’un individu affecté par un traumatisme à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et se reconstruire d’une façon socialement acceptable. Dans son roman, Leila ou la vie de George Sand, André Maurois utilise le mot Résilience pour désigner une qualité humaine, contribuant à son ancrage dans le quotidien « Dans ce deuil, une fois encore, elle étonna ses amis par son immédiate résilience ». En résumé, la Résilience est l’aptitude à se reconstruire de façon acceptable.
RESSENTÉISME : Phénomène récent, largement influencé par des changements sociétaux, technologiques et organisationnels. Les travailleurs recherchent désormais une plus grande satisfaction et du sens dans leur emploi. Les histoires de ressentéisme se propagent bien plus rapidement grâce à la technologie. Les transformations du monde du travail, devenu parfois précaire, souvent stressant, contribuent également au phénomène que de plus en plus des salariés comprennent, identifient et dénoncent.
Illustration : un an après sa démission, Charles-Edmond a encore des regrets. J'aurais aimé que ça se passe autrement, soupire-t-il. Sa carrière avait pourtant bien commencé: diplômé d'une école de commerce, il ne lui a fallu que quelques semaines pour trouver un emploi. Mais au bout de six mois, tout a changé, assure-t-il. Ses supérieurs hiérarchiques ont été remplacés et l'ambiance de l'équipe s'est dégradée. J’étais de moins en moins en accord avec les décisions de la direction, ajoute le jeune cadre. Il a alors décidé d'en parler à ses collègues: je ne supportais plus mon job, et je ne m'en cachais pas. Cette situation porte un nom, le ressentéisme. En résumé, c’est une attitude qui consiste à exprimer haut et fort son mécontentement vis-à-vis de son travail.
SÉRENPIDITÉ (la) : Découverte inattendue, mais fructueuse. Exemples : la pénicilline, en 1928 ; le Velcro, par l’ingénieur électricien suisse George de Mestra, en 1941, en remarquant que les graines de bardane s’accrochaient à la fourrure de son chien ; l’imprimante à jet d’encre, en 1977 suite à un faux mouvement lors duquel un fer à souder chaud tomba sur une seringue d'encre produisant une réaction ; le Viagra, en 1992, en cherchant à traiter l’hypertension artérielle. Enfin, le Post-it, en 1980, par Arthur Fry qui recollait les feuillets de son recueil de chants religieux avec une nouvelle colle antidérapante précédemment formulée par Spencer Silver. la sérendipité est un mélange d’observation attentive, d’imagination, de hasard et de chance. Elle peut conduire à des découvertes fructueuses. C’est un phénomène fascinant qui illustre la beauté de l’exploration scientifique et celle de l’innovation. La sérendipité est un rappel que même dans notre quête de connaissances, le hasard et la surprise peuvent jouer un rôle déterminant dans les avancées majeures. En résumé, c’est une découverte heureuse faite par hasard en cherchant autre chose.
STRUCTUREL : L’adjectif « structurel » signifie ce qui concerne la structure, c’est-à-dire la manière dont les éléments d’un système sont disposés ou reliés entre eux. On peut dire qu’à quelques nuances près, les mots « structurel » et « systémique » (voir ces mots) sont, sinon voisins, du moins souvent utilisés de manière interchangeable. Ainsi, une crise, le racisme, le chômage, la transition ou encore le changement sont, suivant les auteurs, indifféremment qualifiés de systémiques ou de structurels. Un mot sur employé finit par constituer un mot à la mode, pour ne pas dire un tic verbal. C’est le cas de, structurel (comme d’ailleurs de, systémique), dont l’emploi n’est pas toujours précis. D’autres termes, sans être forcément nouveaux, sont eux aussi sur employés ou « tendance » ou encore « en vogue » : procrastiner, problématique, essentialiser… (voir ces mots). En résumé, l’adjectif « structurel » renvoie à la manière dont les éléments sont organisés pour former un tout cohérent.
SYLLOGOMANIE : Accumulation compulsive d’objets, sans tenir compte de leur dangerosité ni de leur insalubrité. Ce trouble psychique peut aller jusqu'à affecter les activités de base, comme faire la cuisine ou le ménage. Voire se laver ou dormir. Au cours de la dernière décennie, nous avons observé une augmentation régulière et pathologique du syndrome de Syllogomanie, en partie attribuable à la société de surconsommation. Les individus atteints de Syllogomanie ont du mal à se débarrasser d’objets, même sans aucune valeur. Cette accumulation peut conduire à un encombrement extrême qui rend les espaces de vie et crée un environnement insalubre, augmentant ainsi les risques pour la santé. En résumé, la Syllogomanie est une accumulation compulsive, envahissante et dangereuse d’objets.
SORORITÉ (La) : La sororité n’est pas simplement la traduction de fraternité au féminin. C’est un néologisme basé sur la fraternité qui exprime la solidarité entre les femmes face aux inégalités et aux discriminations qu’elles subissent. Le terme « sororité » vient du latin « soror » qui signifie sœur ou cousine. Il a été utilisé dans la sphère féministe à partir des années 70 aux États-Unis, pour s’opposer au patriarcat. Alors que la fraternité est une notion quasi universelle qui concerne tous les êtres humains, la sororité se distingue par le sexe des membres : une fraternité se compose uniquement d’hommes, tandis qu’une sororité reçoit exclusivement des femmes. En résumé, la sororité est pour les femmes un moyen de se connecter, de se soutenir et de créer des liens solides entre elles.
SYSTEMIQUE (la): Le mot peut désigner un système composé d’éléments en interaction ou un système social basé sur un ensemble de règles, de normes et de valeurs. Le mot systémique s’est popularisé grâce à l’Approche Systémique qui s’applique à tous les domaines : technologie, science, informatique, psychologie, management… Le terme est aussi employé pour qualifier la nature interdépendante des phénomènes complexe (voir, Complexe / Complexité) qui influencent notre société. Il s’applique à des situations de crise résultant de la combinaison de multiples facteurs et qui ont des impacts globaux. Un exemple récent de crise systémique est la pandémie de Covid19, qui a touché la santé, l’économie, la politique et la culture de l’ensemble du système mondial. Autre exemple, sur l’île de Bornéo, les insecticides ont éliminé les guêpes qui chassaient les moustiques. La population de ces derniers a alors augmenté, menaçant d’infections les humains et les animaux. Autre considération, les mesures sanitaires prises pour limiter la propagation du virus Covid-19, ont eu des effets négatifs sur l’activité économique, le commerce international, le tourisme, l’emploi. Elles ont aussi provoqué une hausse des dépenses publiques et une baisse des recettes fiscales, aggravant les déficits et les dettes des États. Le vocable, systémique, est donc un mot-clé pour comprendre et agir sur le monde actuel, caractérisé par la complexité et l’interdépendance des problèmes. Il exprime aussi une aspiration à un changement positif et durable, qui respecte la diversité et la pluralité des êtres vivants. En résumé, l’approche systémique considère les éléments d’un système comme interconnectés et étudie leurs interactions pour mieux comprendre le fonctionnement global.
SYLLOGISME : Un syllogisme est un type spécifique d’inférence (Voir ce mot) déductive qui suit une structure formelle stricte, composée de deux prémisses et d’une conclusion. Si les prémisses sont vraies, la conclusion doit l’être également. EXEMPLE de syllogisme. Prémisse 1 (ou majeure) : Tous les hommes sont mortels. Prémisse 2 (ou mineure) : Socrate est un homme. Conclusion : Socrate est mortel. ATTENTION, tous les syllogismes sont des inférences, mais toutes les inférences ne sont pas des syllogismes. (Voir le mot, inférence).
SLASHER : En référence au slash, signe typographique marquant la séparation entre différents éléments simultanés d’un texte, de nombreux trentenaires cumulant plusieurs métiers se sont autobaptisés Slashers. Fiers de leur statut, certains présentent leur situation comme un choix et se proclament pluriactifs, critiquant les vieux modèles. Ils se disent satisfaits de cette situation et s’ennuieraient dans une seule activité. Ceux qui ont eu les moyens de poursuivre de longues études à l’issue desquelles ils ne trouvent pas toujours le travail intéressant qu’ils espéraient, se consolent en prétendant avoir la chance de se consacrer à leur épanouissement personnel. II reste qu'en réalité, l’immense majorité des Slasher le sont faute de mieux. Un seul emploi à temps partiel imposé ne leur permettant pas de gagner leur vie. En résumé, personne pluriactivité satisfaite de sa situation en rupture avec les anciens modèles.
SHRINKFLATION / SKIMPFLATION (la) : Les marques, en changeant les emballages dans l’optique de diminuer la quantité de produit contenu postulent que le client qui leur est fidèle ne s’attardera pas à vérifier le prix ramené au Kilo. Ainsi, il suffit de réduire la taille du produit vendu ou sa quantité pour augmenter le prix (au kilo), sans que cela se voit sur l'étiquette. Voilà une bien curieuse façon de récompenser la fidélité des clients. Peut-être ces derniers apprécieront-ils cette tentative de manipulation à son juste prix (!?). De son côté la Skimpflation désigne la même manipulation appliquée, cette fois, à une baisse de qualité. En résumé, Shrinkflation (ou Réduflation) et Skimpflation sont des tricheries consistant à réduire le produit vendu ou le service rendu, pour ne pas afficher l’augmentation du prix.
TANGPING : Le terme Tangping, originaire de Chine, désigne un mouvement de contestation symbolisant le rejet par certains jeunes des pressions sociales associées à la culture du travail. Le terme vient du chinois 躺平, signifiant « rester allongé ». Ce mouvement a émergé sur le réseau social Weibo et s’est propagé malgré la censure, atteignant même TikTok. Il est marqué par des manifestations silencieuses de désespoir et d’épuisement, comme le port de vêtements décontractés au travail. C’est une réaction à la pression du travail dans un pays où les salariés n’ont droit qu’à une dizaine de jours de congé par an. Avec la pandémie et la généralisation du télétravail, le code vestimentaire en entreprise a évolué vers des tenues plus décontractées. En Chine, certains salariés ont même adopté des tenues ultra-décontractées, comme des robes de chambre en peluche et des chaussons. En France, une tendance similaire émerge avec la mode du port du survêtement en toutes occasions. En résumé, le Tangping est un phénomène de société par lequel les jeunes rejettent la culture du travail ; souvent en réaction au modèle 996 : travailler de 9 heures du matin à 9 heures du soir, 6 jours par semaine.
TÉLÉMÉDECINE : Pratique médicale à distance utilisant les technologies de l'information et de la communication. La télémédecine permet de mettre en relation des patients et des professionnels de santé pour des consultations, des diagnostics, des suivis médicaux et des prescriptions de produits de santé. La télémédecine inclut plusieurs types d'actes : la téléconsultation, la télésurveillance, la téléexpertise, la téléassistance, et la régulation médicale réalisée par les SAMU. En résumé, pratique médicale à distance utilisant les technologies de l'information et de la communication.
TRADWIFE : Contraction de traditional wife (épouse traditionnelle), le terme tradwife désigne des femmes qui choisissent de vivre selon des rôles de genre traditionnels, souvent inspirés des années 1950, où l'homme est le principal pourvoyeur et la femme s'occupe de la maison et des enfants. Bien que le concept de la femme au foyer traditionnelle remonte à des siècles, le mouvement moderne des tradwives (ou tradwifes) a pris de l'ampleur au début des années 2020, traversant rapidement l’Atlantique pour s’installer en Europe. Les tradwives utilisent les plateformes de médias sociaux pour partager leur mode de vie et leurs convictions, souvent en réaction contre les valeurs féministes contemporaines. En résumé, tradwife est un terme qui englobe à la fois un concept de vie, une idée philosophique et un courant social.
TROTINEUR : Un trottineur est une personne qui utilise une trottinette pour se déplacer. Ce terme est souvent utilisé pour désigner ceux qui choisissent la trottinette comme moyen de transport quotidien, que ce soit pour aller au travail, à l'école, ou pour d'autres trajets réguliers. Les trottineurs peuvent utiliser des trottinettes classiques ou électriques, selon leurs préférences et leurs besoins. En résumé, un trottineur utilise une trottinette, classique ou électrique, pour ses déplacements quotidiens.
VÊLOTAFEUR : Néologisme né de la contraction de vélo et de l’argotique taf qui signifie, travail. La vélotafeuse, le vélotafeur sont des personnes qui utilisent un vélo, indifféremment électrique ou classique, pour aller travailler. Et ce, y compris en conditions météorologiques dégradées, c’est-à-dire par temps de pluie, de vent ou de canicule. En résumé, personne utilisant un vélo, électrique ou classique, pour aller travailler, même par mauvais temps (pluie, vent, canicule).
WOKISME : Le wokisme est un courant de pensée progressiste qui met l’accent sur la lutte contre les injustices sociales, avec pour objectif de promouvoir l’égalité et de combattre les discriminations au sein des minorités. Ces minorités peuvent être ethniques, religieuses, sexuelles, linguistiques ou visibles par la couleur de leur peau. Bien que le wokisme ne prône pas nécessairement le communautarisme, certaines personnes ou groupes peuvent adopter des approches communautaristes pour le promouvoir, en se repliant sur eux-mêmes et en privilégiant les liens internes plutôt que ceux avec la société dans son ensemble. En résumé, le wokisme est un courant de pensée d’origine états-unienne qui dénonce les injustices et discriminations subies par les minorités.
WORRY GAP : Ce terme peut se traduire en français par, écart d’inquiétude. Il désigne la différence entre la manière dont les femmes et les hommes ressentent et gèrent l’inquiétude. Cette différence est souvent liée à la charge mentale, qui inclut les préoccupations et les responsabilités domestiques et familiales. Les femmes sont souvent plus sujettes à l'anxiété et aux préoccupations de tout ordre, en raison des attentes sociétales et des responsabilités qui leur sont attribuées. Le worry gap est une composante de la charge mentale. Exemple : Imaginez une femme et un homme travaillant tous les deux à plein temps. En plus de son travail, il n’est pas rare que la femme s'occupe des tâches ménagères, planifie les activités familiales et coordonne les emplois du temps. Cette accumulation de responsabilités crée une charge mentale plus élevée pour la femme, augmentant son niveau d'inquiétude par rapport à l'homme. En résumé, différence de gestion de l'inquiétude entre hommes et femmes, liée à la charge mentale (voir cette expression).
4B (mouvement dit) : Courant féministe radical originaire de Corée du Sud. Le terme 4B est un raccourci pour quatre mots coréens qui commencent tous par « bi », qui signifie « non ». Tout d’abord, bihon (refus du mariage), puis bichulsan (refus de la maternité), ensuite biyeonae (refus des relations amoureuses) et enfin bisekseu (refus des relations hétérosexuelles). Ce mouvement encourage les femmes à rejeter les normes de genre traditionnelles pour dénoncer les inégalités entre hommes et femmes. En rejetant ces normes, les femmes peuvent mettre en lumière et critiquer les inégalités entre les sexes. L'objectif est de promouvoir l'égalité et de remettre en question les stéréotypes et les discriminations qui persistent dans la société coréenne. En résumé, le mouvement 4B est un courant féministe radical coréen rejetant les normes de genre traditionnelles pour dénoncer les inégalités.